Ascidie rouge de Méditerranée – Halocynthia papillosa

Halocynthia papillosa

CLÉ D'IDENTIFICATION

Ascidie solitaire, dressée et ventrue
Tunique finement granuleuse
Coloration rouge à orange vif
Deux siphons munis d'une couronne de soies
Capable de se replier fortement sur elle-même

DESCRIPTION

La plus caractéristique des ascidies est un animal solitaire, souvent isolé de forme la plus courante et remarquable chez les tuniciers. Sa taille moyenne est de 10 cm (6-12 cm), le maximum observé avoisine les 20 cm. Cette ascidie ressemble à une outre cylindrique, son port est dresséventru.

La tunique* coriace et très résistante de cet animal est assez rugueuse, granuleuse au toucher. Elle est malgré tout mince par rapport aux autres pyuridés. Elle présente deux siphons* cylindriques : un supérieur, oral par lequel l'eau est aspirée (en forme de croix lorsqu'il est fermé ; 4 lobes) , un second latéral, cloacal, plus petit et en forme de doigt, par lequel l'eau est expirée (en forme de lèvres pincées lorsqu'il se ferme ; 2 lobes). Chacun porte à ses bords une couronne de soies qui permettent, entre autres, de refermer les orifices lorsqu'elle est dérangée ou empêche l'intrusion de particules trop importantes ou indigestes. Ces "soies" sont caractéristiques de l'espèce.
D'autre part, lors de la détection d'un danger ou d'une gêne extérieure, l'animal est capable de se replier sur lui même, il présente alors un aspect ratatiné. 

Sa couleur est rouge vif à orangée, plus claire du côté qui est protégé de la lumière. Au delà de 15 m de fond et sans éclairage artificiel, cette ascidie apparaît noire au plongeur.

ALIMENTATION

Animal filtreur* actif : elle filtre et retient au sein des courants d'eau créés, via la structure branchiale*, les micro-organismes végétaux et animaux (protozoaires flagellés, crustacés…) nécessaires à son alimentation.
Pour cela, l'eau qui entre par le siphon buccal débouche à l'intérieur d'un sac branchial pour être véhiculée au niveau de fentes : les trémas. Elle passera alors dans la cavité dite péribranchiale avant de ressortir par le siphon* cloacal ou siphon exhalant. 
Les particules contenues dans l'eau sont retenues au niveau des fentes du filtre. Elles seront enrobées par du mucus et constitueront un agrégat nutritif qui sera emmené à l'estomac via l'œsophage grâce au mouvement des cils.
La digestion est facilitée par l'action de la glande digestive accolée à l'estomac.
Les déchets de la digestion seront évacués via un intestin assez long au niveau d'un anus débouchant à proximité du siphon exhalant.
Une étude (in situ et en Méditerranée) approfondie sur la nature des aliments et la variation saisonnière du régime alimentaire de Halocynthia papillosa montre que cette ascidie se nourrit de débris organiques, de procaryotes, d'eucaryotes, de phytoplancton (nombreuses diatomées dont les squelettes siliceux, les frustules, sont retrouvés dans les pseudo-féces) et de ciliés. La taille des particules et organismes ingérés est minuscule (0,6 à 70 microns). C'est au printemps que la part des particules détritiques ingérées est maximale, puis en été ce sont les "particules" vivantes (diatomées, bactéries, cyanobactéries, etc...) qui sont majoritairement consommées.

REPRODUCTION - MULTIPLICATION

Elle est dite sexuée. Les ovules fécondés par les spermatozoïdes donneront une larve particulière valant une place à part et particulière à cet embranchement : juste avant les vertébrés.
En effet, chaque larve, planctonique, ressemble à un têtard muni d'un axe : la corde (chorda dorsalis) équivalent d'une colonne vertébrale.
Cette larve libre va rapidement venir se fixer tête la première au substrat pour se métamorphoser progressivement vers la forme adulte. Au cours de cette modification d'aspect, la queue et la corde vont régresser.
La reproduction (émission des œufs) a lieu au mois de novembre.

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Référence : Doris–FFESSM